Je suis à la barricade, le coeur saignant
La pierre à la main coincée dans un livre.
Viens a moi, meute vorace.
Je t'aimerai cruellement.
Soleil brumeux
Le corps encore boueux.
Mon corps logé sous un drap
Sous quelques gémissements-fatras.
Elle vient juste de crier.
Ah sacrée belle âme.
Que reste t-il de ce réveil matinal,
Après le récital macabre de la nuit ?du courage comme injure à la gueule de mes espoirs.
L'art poétique dans toute sa splendeur
Sous une pluie acharnée me réclame de la sueur.
Oui mon ami !
L’alcool n'est pas un piètre chanteur !
Je savoure avec bravoure et un peu de misère mon état
premier :
Poète !
Qui aime, vit !
Je vis et mets du poison courageux,
À la hanche de ce que tu voudrais voir.
Mon Tartare est encore vivant.
L’acte est sincère
Avec amour et pollen.
Je m’apaise et je lui pèse ma vigueur
Sous un soleil-cerbère.
Le plaisir réitère ses besoins,
Je vous veux ouverte à mes attentions,
Envolons-nous jusqu’à la lie !
Le jour est aspiré
Le crépuscule peut être avarié
Un rire ou une larme
Et le corps qui se désarme.
Trop pour un seul corps
Pas assez d'artères pour mes accords.
Je me livre au coeur de mon naturel
Et m'abandonne sur la joue de mes joies.
Elle vit !
Encore quelques pièces
Une fenêtre qui se ferme
Un pont-levis que j'abaisse
Et la solitude de mon flegme.
L'épopée sanglante de Van-Gogh !
Vivre et la frontière est mortifère, Rimbaud !
Charles ! Devine qui vient dîner ce soir !
Encore quelques pièces,
Et ne me dîtes pas que je suis pauvre !
Le jour se lève
Tu cours et tu crèves.
La poésie encore ronflante
Sur cette terre odorante !
Meurs et marche !
Disait le patron-hache.
Le jour se lève
Les pas sans une once de sève,
Le plaisir n'a plus de glaive
Le plaisir est une révolte
Dans la gueule de l'échafaud.
La génuflexion du soumis
Peut être un acte de bravoure !
Une dernière estocade,
Un dernier spasme salvateur.
Et mon coeur sur mon épaule
A l'abordage du mot liberté.