Un Hommages à Clotaire Marboeuf, un musicien remarquable
Clotaire Marboeuf, musicien à la carrière incontestable, jouissait d’une grande renomée. Après un parcours musical comblé en Europe, il rejoint la Guadeloupe, armé de son nouveau titre de professeur de musique, et met pendant plus de 20 ans son savoir au service des jeunes.
Chez Clotaire la musique était innée. Dès son plus jeune âge sa passion était palpable et sa créativité très developpée. Ses instruments, improvisés, prenaient toutes les formes, de feuilles d’arbres, au peigne en passant par les ustensiles de cuisines. Tout était, pour ce féru de la musique, raison à créer des sons plus ou moins harmonieux. C’est à l’adolescence qu’il se procure son premier instrument, une flûte. Ceci, developpera son goût pour les instruments à vent tel que le saxophone, la clarinette et de manière plus générale l’emmenera à explorer d’autres instruments notamment le piano et les instruments à corde. Saxophoniste de renom, c’est en 1953 qu’il fait ses premiers pas et rejoint l’orchestre “Epicure” formé par Robert Doberton pour ensuite intégrer la formation “Caribbean jazz” de Robert Sarkis.
En 1959, Il quitte la Guadeloupe pour s’installer à Paris, plateforme idéale, á l’époque, pour toutes expressions artistiques. Clotaire y trouve sa place. Sa rencontre avec Rubens Calzado un grand chef d’orchestre cubain donne une autre tournure à sa carrière. On pouvait trouver dans cette formation les meilleurs musicens de la capitale dont Maurice Silvester avec qui il a effectué de nombreuses tournées. On assistait à la naissance du “Latin jazz”. Il évolura pendant quelques années au sein de ce groupe et rejoindra en 1968 l’orchestre de l’Americain Eddy Lee Mattison basé en Espagne. Après cette periode qui plus est enrichissante il rentre à Paris où il amorce une autre phase dans sa carrière musicale. En 1970 il rejoint “la Cigalle” club de jazz de renom où il evolue au côté de musicien tel que Al Lirvat, Mavounzy, Jack Buckler et Benny pour n’en citer que quelques uns. En 1973 Il se produisait au “Elsa Poppin” au Chatelet accompagné d’artistes cubains tel que Umberto et autres ainsi que du pianiste martiniquais Georges Noël. C’était l’époque du Latin jazz. Suite a cela il rejoint la “Canne à sucre ; oú il y jouera jusqu’en 1977. Sa dernière apparition publique fut en 1998 à l’occasion du Festival du saxophone organisé à l’initiative de Germain Cécé créateur de “Caraïbe jazz”. Ils avaient une grande complicité. Malgré son grand succes Clotaire n’abandonnait pas son objectif principal qui était d’être diplômé en Musique. Parallèllement à sa carrière, il suivit des études à l’Ecole Normale de Musique de Paris ou il fut licencié en Harmonie.
Lors d’une visite à sa terre natale, la Guadeloupe, en 1976, Clotaire rencontre fortuitement l’ancien Vice-recteur de la Guadeloupe Edmond Bambuck qui lui fait part du besoin imminant d’enseignants de son acabit. Clotaire se laisse convaincre et rejoint l’Ecole Normale de Pointe-à-Pitre en 1977- chargé de la formation des futurs professeurs - ou il exerca pendant quelque temps avant de rejoindre le collège de St Anne et ensuite celui du Gosier avec pour objectif essentiel, d’éveiller le goût à la musique chez les plus jeunes. Apres 15 ans de carrière dans les institutions pédagogiques, profitant d’une retraite bien méritée, Clotaire continu a passer son héritage au jeune par le biais de cours privés. La musique pénètre les murs de beaucoup d’habitations Antillaises. Pour lui cela aurait éte du à l’étude musicale obligatoire au secondaire et aussi á l’apport des medias.
Clotaire laisse un grand héritage a sa femme, ses enfants et petits enfants qui sont tous musicien. De plus il a su insuffler ce goût pour la musique à beaucoup de jeunes qui l’ont cotoyer tel que Sylvain Joseph, qui après avoir découvert la musique sous sa tutelle, a un parcours fabuleux et compte parmis les grand du jazz aujourd’hui. Clotaire Marboeuf était un saxophoniste de genie et un être humain incroyablement généreux.
Quelques mots à notre papi,
Aucun de nous ne s’attendait à cette nouvelle, pour nous, tu étais fort et invincible. La douleur est immense à l’idée de ne pas pouvoir être là avec toi. De ce fait, nous avons tenu à te rendre hommage à notre manière à défaut de ne pouvoir te jouer quelques notes.
Quand j’ai commencé le piano à l’âge de 4 ans, rapidement, tu m’avais fabriqué un petit banc de façon à ce que je puisse battre la mesure ( trop petite, mes pieds ne touchaient pas le sol). Petit banc qui m’a aussi servi à m’assoir devant la télé pour regarder mes dessins animées.
J’adorais passer du temps avec toi dans le jardin, les dimanches,à faire du jus de canne ou bien à
assister à tes cours de musique pendant lesquels je jouais a t’apporter des “petits cafés” imaginaires que tu as toujours trouvé bons.
Papi on se souviendra toute notre vie de tes leçons de piano, qui etatent aussi des leçons de vie. Tu nous parlais de ton enfance à Grand Bois, de tes voyages à travers le monde, de ta rencontre avec mamie, ton retour en Guadeloupe, tes élèves du collège de Ste Anne et du Gosier et évidemment des sciences, du bricolage et bien plus encore des valeurs nécessaires pour réussir dans la vie…d’ailleurs à cause de cela, rares sont les fois où les cours ne duraient qu’une heure! Je me souviendrai également des morceaux que nous devions apprendre pour jouer avec toi. Loïc et toi au saxophone et moi au piano. Nous interprétions “Georgia on my mind” de Ray Charles. Nous étions si fièrs. Maman, tonton Raymond, tonton Yves, Loïc et moi…Tous tes enfants jouent d’un instrument de musique grâce à toi et nous garderons cela en héritage.
Loïc et Laëtitia
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A tribute to Clotaire Marboeuf, a remakable musician
From “biguine” - one of the afro caribbean music style - to Jazz
Clotaire Marboeuf, a musician who had an indisputable career, had a great reputation. After a successful musical career in Europe he moved back to Guadeloupe in order to become a successful music teacher who could then pass on his musical talents to the younger generations, and for more than 20 years he used his knowledge as a service for young people.
For Clotaire, music was innate. From a very young age his passion was palpable and his creativity highly developed. His instruments took all forms from the leaves of trees, to a comb and even kitchen utensils. Everything around him, for this music lover, gave him a reason to create more harmonious sounds. It was during his adolescence that he acquired his first instrument, a flute. This aided in later developing his taste for wind instruments, such as the saxophone, clarinet and genuinely lead him to explore other instruments, such as the piano and string instruments. As a renowned saxophonist, in 1953 he took his first steps and joined the "Epicure" orchestra formed by Robert Doberton and later on joined Robert Sarkis' "Caribbean jazz" band.
In 1959, he left Guadeloupe to settle in Paris, which was an ideal platform for all artistic expression at the time. He met up with Rubens Calzado, a great Cuban conductor, which furthered his career in the music industry. With those of whom he worked with, some were considered to be the best musicians in the capital at the time, including Maurice Silvester with whom he toured with extensively. Many stated that they were witnessing the birth of "Latin jazz" in Paris. He continued working within the circle of musicians of which he formed a bond with and later moved onto join, in 1968, the orchestra formed by the American musician Eddy Lee Mattison who was based in Spain at the time. After this enriching period he returned to Paris where he began another phase in his musical career. In 1970 he joined "la Cigalle" a renowned jazz club where he performed alongside musicians such as Al Lirvat, Mavounzy, Jack Buckler and Benny, to name a few. In 1973 he performed at the "Elsa Poppin" at Chatelet, accompanied by Cuban artists such as Umberto and others as well as the Martinique pianist Georges Noël. Subsequently, he joined "Canne a sucre" where he played up until 1977. His last public appearance was in 1998 during the Saxophone Festival organized on the initiative of Germain Cécé, creator of "Caraïbe jazz". In spite of his great success, Clotaire did not abandon his main objective, which was to graduate in Music. Parallel to his career, he studied at the Ecole Normale de Musique de Paris where he graduated in Harmony.
During a visit to his homeland, Guadeloupe in 1976, Clotaire met the former Vice-Rector of Guadeloupe, Edmond Bambuck, who informed him of the imminent need for teachers of his calibre. Clotaire was convinced and joined the Ecole Normale de Pointe-à-Pitre in 1977 where he worked for some time before joining the college of St Anne and then Le Gosier. What he aimed for, as a teacher, was to instill this taste for music into the younger generations. After a 15-year career in education, he decided to go into retirement in which he still continued to pass on his love for music and his legacy onto the young students of which he worked with.
Clotaire has left a great legacy to his wife, children and grandchildren who also followed in his footsteps and are all musicians today. Moreover, he was able to instill this taste for music in many young people who were close to him such as Sylvain Joseph, who after discovering music with him had a fabulous career and is one of the great jazz musicians of today. Clotaire was a genius saxophonist and an incredibly generous human being.